Une semaine après son passage à Marseille, nous sommes encore dans l’émerveillement et le reconnaissance pour ce moment inouï. Le rassemblement au stade vélodrome, converti le temps d’une après-midi en lieu d’adoration du vrai Dieu, et l’eucharistie qui a été célébrée a été le point d’orgue de cette visite mémorable.
Le pape nous y a invité à tressaillir. Tressaillir comme le roi David vibrionnant de joie, comme Jean Baptiste dont l’exultation intra utérine à provoque un débordement d’enthousiasme chez sa mère Élisabeth. Pour l’un et pour l’autre un seul et même motif de joie : l’étonnante proximité de Dieu.
La proximité de Dieu est l’assurance du Salut, et la raison de la joie est justement l’assurance d’être sauvé. Dieu est là, il est présent, il est vivant, il agit. Conscient de cette présence nous sommes enveloppés dans un tourbillon de joie.
Cependant, Le pape au Vélodrome nous a rappelé que nous ne pouvons pas reconnaître Dieu présent et tressaillir de la joie qui provient de cet amour infini si notre cœur est devenu cœur glacial et imperturbable face à la détresse du frère En effet, Tétanisés par la peur, nous pouvons être tenté par le faux confort que promet « un cœur plat, froid, installé dans la vie tranquille, qui se blinde dans l’indifférence et devient imperméable, qui s’endurcit, insensible à toute chose »
Ce mois d’ octobre qui commence est le mois de la mission.
La figure de Thérèse de l’enfant Jésus dont nous commémorons les 150 ans de la naissance peut encore nous inspirer. Portée par la grande foi et par l’expérience de l’amour de Dieu, elle n’a cessé de tressaillir de cette présence aimante sans cesse réactivée dans la prière. Elle n’a jamais refréner le tressaillement que provoquait en elle tant de situations extérieures, physiquement éloignées de son quotidien de carmélite, mais qui lui parvenaient au Carmel. Elle ne s’est pas contenté d’une vie faussement tranquille dans le confort d’un Carmel. Mais au contraire elle n’a eu de cesse de se laisser porter en esprit et par l’Esprit vers les lieux et les personnes pour qui l’annonce joyeuse de la proximité salvatrice du Christ était une nécessité vitale. Ce peuple celui de l’humanité toute entière, sauvée par l’unique Sauveur Jésus Christ.
Le 20 octobre prochain, dans le cadre de de la semaine missionnaire mondiale, nous recevrons sœur Paésie, une figure contemporaine qui témoigne de la tendresse du père avec la famille Kisito, auprès des enfants déshérités de la cité Soleil à Port au Prince en Haïti. Nous n’avons pas oublié et eux non plus, notre humble geste du Carême de l’année dernière.
Le témoignage direct de son action vient nous encourager et nous rappeler notre propre devoir missionnaire ici au Sacré Cœur à Avignon, et aujourd’hui en 2023.
Nous pourrons, avec elle et bien d’autres nous affermir en tout ce que nous savons déjà : La mission c’est chaque jour et partout. Nous l’accomplissons quand nous mettons tout en œuvre pour préserver nos cœurs de la paralysie. Quand nous nous affranchissons de la peur de souffrir et leur permettons de tressaillir de joie encore et toujours à la rencontre du maître, de tressaillir de compassion à la rencontre du frère d’où qu’il vienne. Surtout le pauvre, le malade, l’ancien, l’isolé, le migrant et l’ignorant.
C’est le mois du de la mission. Laissons encore résonner l’appel de François Le pape qui nous invite à « être des chrétiens qui rencontrent Dieu par la prière et nos frères par l’amour, des chrétiens qui tressaillent, vibrent, accueillent le feu de l’Esprit pour se laisser brûler par les questions d’aujourd’hui, par le cri des pauvres, par les “saintes utopies” de fraternité et de paix qui attendent d’être réalisées. »
C’est le mois de la mission, ouvrons grands nos cœurs et allons. Il nous précède sur nos chemins de l’annonce .
Père Pascal Molemb Emock, curé