Comme chaque année, à peu près à la même période, nous entrons dans le temps béni de l’Avent. Ces jours qui passent très vite sont un véritable cadeau pour nous aider à attiser l’attente du Messie. Il est déjà venu, il est là et il doit encore venir. L’attente est structurelle de la vie du chrétien. Le chrétien est un être en attente de Celui qu’il a déjà reçu. Céder aux sirènes du tout, tout de suite est foncièrement anti-chrétien. Même les nobles aspirations du cœur de l’homme comme la paix, la justice, ou en un mot le bonheur sont assujettis à l’attente. C’est d’un Autre que nous nous recevons et que nous recevons tout. C’est dans cette attente confiante, qui s’affranchit du tumulte alentours et nous donne d’être debout, les yeux levés vers le Rédempteur. Elle porte un nom : l’Espérance
Ce n’est pas une invitation à la passivité. L’homme moderne, sûr en apparence de ses capacités prométhéennes et inéluctablement lancé à la conquête du bonheur dont il définit lui-même les contours, rejette d’ailleurs la foi chrétienne du fait de ce quiproquo.
En réalité dans le temps de l’Avent, Dieu renforce la structure spirituelle des croyants pour les rendre aptes à l’accueillir chaque jour, mais aussi à être prêts à l’heure de la mort, quand viendra le moment du face à face. Cet enracinement dans l’Espérance prépare l’humanité au retour du Christ dans la gloire. Quand il viendra juger les vivants et les morts pour un règne éternel.
Il en fut ainsi pour Marie. Le choix éternel de sa personne par le Créateur trouva une femme de désir. Et quand l’Espérance d’Israël prit chair en son sein, elle fut encore plus active qu’auparavant. Elle se leva et partit en toute hâte… (Lc 1,39) C’est pourquoi elle est l’étoile qui nous guide pour entrer dans l’espérance.
L’attente qui nous structure, nous met en mouvement avec l’urgence mariale pour que viennent les cieux nouveaux et la nouvelle terre.
Chanoine Pascal Molemb Emock, curé