Au dimanche des rameaux derniers, plusieurs d’entre vous ont reçu l’enveloppe du denier. Plusieurs d’entre vous comprennent de quoi il s’agit, puisqu’ils donnent fidèlement depuis plusieurs années. Mais il convient pour tous les autres de faire ici un rappel sur le sens de cette sollicitation.
L’évidence première, que chacun peut comprendre facilement, c’est que, chaque chrétien, quel que soit le niveau de ses revenus, ou son implication dans la vie quotidienne de la communauté, a le devoir de participer à sa vie matérielle. Même si les dons de Dieu à travers son Eglise sont gratuits et à disposition de tous, rien de ce qui concerne la vie matérielle ne l’est. Pensez à la subsistance des prêtres totalement dédiés au service des communautés et dont la présence est indispensable. N’oublions pas ceux qui travaillent dans les services centraux de l’Eglise diocésaine et qui permettent à l’Evêque d’accomplir efficacement sa mission de pasteur de l’Eglise diocésaine. Les espaces qui nous accueillent demandent également de lourds investissements pour leurs entretiens et leur rénovation. Rien qu’ici au Sacré Cœur, où nous avons plus de 7000m2 de foncier, nous devons à l’Etat un impôt foncier annuel important et le moindre changement de lampe dans le chœur très élevé de l’Eglise peut coûter des milliers d’Euros.
En France depuis 1905, en dehors de l’Alsace et de la Lorraine, le Denier est notre principale ressource ordinaire. C’est pourquoi nous sommes reconnaissants à tous les chrétiens qui depuis plus de cent ans ont permis et permettent encore aujourd’hui à l’Eglise d’assumer sa mission. Il s’agit maintenant aux jeunes générations de prendre le relais, massivement et généreusement comme leurs devanciers. Dimanche 14 avril 2024 3 ème dimanche du temps Pascal Pour cela il faut aller encore plus loin dans la signification du denier. C’est assez délicat de le dire, sans donner l’impression de manipuler les esprits pour engranger de l’argent. Mais disons le parce que c’est vrai, donner une partie de ses revenus c’est rendre à Dieu ce que sa main nous offre. C’est donc un devoir éminemment religieux qui a des conséquences dans nos vies spirituelles. Lorsqu’on donne au Denier, on le donne d’abord au nom de sa foi. Il restera toujours un geste libre et volontaire mais dans la cohérence de celui qui croit.
Celui qui donne au nom de Dieu se dispose à recevoir au centuple. Jamais comme un marchandage, mais toujours parce que la générosité sans faille de Dieu devient évidente à celui qui donne. De la même manière que l’on dit heureux les miséricordieux, ils obtiendront miséricorde, on pourrait dire heureux qui donne avec joie, ils recevront au centuple.
On n’est jamais assez pauvre pour ne rien donner. Penser à l’obole de la veuve dans l’Evangile. Aux yeux de Dieu, elle avait donné plus que tous les milliardaires. En donnant de bon cœur, et dans une proportion juste par rapport à nos revenus, la valeur absolue du don devient secondaire.
Donnons à l’Eglise au nom du Seigneur et faisons lui confiance.
Père Pascal Molemb Emock, curé.