AUJOURD’HUI EST NEE NOTRE ESPERANCE
Cet acte solennel marquera le début de l’année sainte 2025, année du jubilé de notre Rédemption.
2025 années se sont écoulées depuis cette nuit où deux pauvres anonymes, Marie et Joseph, trouvaient refuge dans une grotte, un abri précaire pour leur bébé qui allait naître : Jésus. Un enfant dont ils savaient le mystère. Il était l’Espérance d’Israël et l’Espérance du monde.
Depuis lors pourtant, rien ne semble avoir changé. Le Christ nait dans un monde marqué par la mégalomanie humaine, symbolisée par la puissance romaine et ses incessantes guerres de conquête. Mais avant Rome, il y avait la Perse et son armée impitoyable, Babylone et ses palais somptueux, sans oublier l’Egypte avec ses pharaons majestueux et ses pyramides. Après, il y aura les ottomans, les puissances européennes successives ou concomitantes et plus près de nous, les Etats Unis d’Amérique. Et demain, la Chine, le Nigeria, le Mexique ?
Orgueil démesuré de l’homme pécheur où l’aspiration au bonheur érige des structures qui créent le malheur. Le remède n’est donc pas à la portée de l’humain, malgré sa prétention ridicule à vouloir faire par lui-même son salut.
Rien ne semble avoir changé, mais en réalité avec l’enfant de la crèche, tout a changé. Ce petit enfant, c’est Dieu lui-même. Son humilité est son armure et sa miséricorde son épée. Il est venu, non pas pour acquérir des petits morceaux de terre qui finiront par appartenir à d’autres, mais pour conquérir nos cœurs avec sa pauvreté, et nous en enrichir. Il nous aide à nous dépouiller des encombrantes possessions de ce monde qui passe, pour nous revêtir du manteau de l’éternité. Il ne vient pas instaurer un pouvoir pour écraser et imposer sa volonté. Il est venu au contraire dans l’obéissance au Père. Il nous indique ainsi l’origine et le sens du véritable pouvoir, le seul qui confère à tous une incomparable dignité. Ainsi ceux qui, comme lui, obéissent au Père sont enfants de Dieu.
Quoi de plus ? Rien. Nuit de silence. A l’abri des éclats de voix de ceux qui se déchiquettent pour le pouvoir et qui continuent à se convaincre qu’ils ont raison contre tous ceux qui ne pensent pas comme eux. Nuit de contemplation véritable, avec le regard croyant de ceux qui se laissent prendre dans le mouvement de la foi de Marie et de Joseph et qui découvre en cet enfant, Dieu qui sauve. Nuit de paix et Jour de joie. Loin de ceux qui s’enfoncent malheureusement dans l’angoisse parce que leurs espoirs sont déçus.
Jour de joie parce que du sein de Marie le Messie a fait son entrée dans le monde. Une porte est ouverte et plus jamais elle ne se fermera. Notre Espérance est née et elle ne déçoit pas.
Chanoine Pascal Molemb Emock, curé