Notre sort reste identique au fond. Nous quittons ce monde, mais nous ne cessons pas d’appartenir au Christ. Or il est le Dieu des vivants et non des morts, voilà pourquoi même morts, nous sommes pris dans le tourbillon impétueux de la vie. Les fleurs des cimetières, les passages des vivants dans ces lieux, tous les rites de commémoration rappelle que le venin de la mort, même s’il continue à être source de douleur a trouvé son antidote : La vie du Christ ressuscité.
Cet antidote n’attends pas l’au-delà de la mort pour agir. Bien au contraire, il est d’autant plus efficace qu’il est mis en œuvre dès aujourd’hui, dès maintenant. Ce que la mort induit, c’est surtout la séparation. La résurrection brise les frontières qui semblaient infranchissables, entre le monde des vivants et l’empire des morts.
Vivre en ressuscité, c’est refuser toute division et notamment les divisions sociales. La commensalité élargie est très souvent promue par Jésus. Il appelle à inviter ceux qui ne peuvent pas nous rendre la pareille. Il se réjouit de remplir la table des invités des mendiants, boiteux, estropiés et autres marginaux. Il s’invite lui-même indifféremment et avec la même joie à la table des notables comme à celle des laissés pour compte.
C’est le sens de la journée mondiale des pauvres instituée par le pape François depuis huit ans. Disciples du ressuscité, nous avons entre les mains la puissance de renverser toutes sortes de barrière. Nous appartenons au Christ et tous nos frères et sœurs aussi, quel que soit leur situation sociale. Ils ne sont pas d’abord des démunis à « munir » de choses –très utiles au demeurant-, mais avant tout des frères à aimer.
Chanoine Pascal Molemb Emock, curé