Edito du 8 mars 2025, 1er dimanche de carême

9 mars 2025

La fécondité de cette année jubilaire pour nous et pour le plus grand nombre dépendra pour une grande part de la manière dont nous vivrons les quarante jours entamés depuis le mercredi 5 avril dernier avec l’antique rite des Cendres.
Si ce geste issu des pratiques bibliques les plus répandues vient nous rappeler l’irrémédiable caducité de tout ce qui semble fort et puissant, c’est pour que nous découvrions mieux la nature et la force de l’espérance que nous avons en héritage et dont nous sommes appelés à vivre.
C’est la substance du message que, du fond de sa chambre d’hôpital, le Saint Père François nous a fait parvenir. Il nous engage pour ce carême de l’année sainte 2025 à « marcher ensemble dans l’espérance » 1
La proposition du pape se trouve toute entière dans le titre, et chacun des termes ouvre un chemin de conversion. Il s’agit avant tout de marcher. La vie chrétienne ne consiste pas à s’installer dans quelques habitudes pieuses et confortables. Nous sommes « des voyageurs vers la maison du Père », le temps de carême doit nous permettre de retrouver ce dynamisme intérieur qui nous libère et de l’auto-satisfaction facile, et de la tentation du désespoir.
Ensuite ce chemin doit se faire ensemble. Nous retrouvons ici l’appel du pape à retrouver la synodalité comme une manière d’être en Eglise. On est chrétien pour être heureux. Mais peut-on être heureux tout seul ? « Marcher ensemble c’est être des tisseurs d’unité à partir de notre commune dignité d’enfants de Dieu » où en sommes-nous de notre capacité à cheminer avec d’autres ? Ce questionnement indique une autre piste de conversion à mettre en oeuvre dans notre communauté.
Enfin, Le troisième terme du titre donné au message papal est l’Espérance. François espère que « L’espérance qui ne déçoit pas, soit pour nous l’horizon du chemin de Carême vers la victoire de Pâques. » La grande conversion du Carême est une conversion à l’Espérance. Ne vivez pas comme ceux qui n’ont pas d’Espérance ! Voilà l’interdit que Paul lance aux Thessaloniciens. Cet avertissement nous concerne désormais. L’Espérance en la vie éternelle est-elle vraiment la boussole qui aimante notre agir ? Le Carême fécond au Sacré Coeur et dans toute l’Eglise diocésaine sera celui qui réactivera en tous et en chacun le dynamisme propre à l’espérance qui ne déçoit pas. Chanoine Pascal Molemb Emock, curé
1 https://www.vatican.va/content/francesco/fr/messages/lent/documents/20250206-messaggio-quaresima2025.html