Depuis le 4 octobre dernier, 365 délégués, évêques prêtres, consacrés et fidèles laïcs sont réunis à Rome à l’appel du dans une démarche synodale.
Un synode sur le fait de faire synode. Ça fait répétition inutile et le sens ne semble évident. Il faut regarder de plus près pour mieux comprendre, car cette tautologie n’est qu’apparente. Le Synode voulu par François est fait pour qu’une méthode, un style de vie soit prépondérant dans l’Eglise universelle. Il veut pour ainsi dire promouvoir la culture de la synodalité.
Concrètement, Synode signifie, « Faire route ensemble" mais également "franchir un même seuil", "habiter ensemble", donc se réunir. Il désigne donc dans l’Église une assemblée réunie pour délibérer et prendre des décisions en matière de doctrine ou de discipline.
Contrairement à ce que certains ont pensé, le synode n’est donc pas un parlement démocratique, une agora pour étaler des arguments et faire valoir son point de vue, ou encore un sondage d’opinion pour déterminer la pensée dominante et l’ériger en doctrine de la foi.
C’est avant tout un temps d’arrêt, qui permet aux chrétiens de marcher ensemble au souffle de l’Esprit et de trouver les chemins les plus adaptés pour une annonce toujours plus pertinente de la bonne nouvelle de Jésus-Christ.
Le Synode en cours, et qui s’achèvera le 29 octobre prochain vise à favoriser la communion et la participation de tous, en vue de la mission. Selon François, cet objectif sera atteint si l’Eglise emprunte résolument un style de vie et d’action qui favorise la participation de tous les chrétiens : évêques, prêtres, laïcs, jeunes et anciens, hommes et femmes, étrangers et autochtones, dans cette marche commune au cours de laquelle l’Esprit se révèle.
L’humanité aujourd’hui fait face à de grands défis. La marche du monde semble le conduire à la ruine. Les conflits sanglants et les antagonismes se multiplient. L’instabilité sociale et la pauvreté gagnent du terrain. Ceux qui se croyaient à l’abri observent avec effarement l’irruption des pauvres ; et lorsqu’on voit le simplisme du débat public sur tous ces sujets, la réflexion en cours à Rome est plus que nécessaire. La démarche synodale est loin d’être une nouveauté dans l’Eglise. Mais le pape François nous invite à en faire plus que jamais le style de l’Eglise et à l’offrir au monde.
Le monde ne serait-il pas différent si tous les habitants de la terre marchaient ensemble le regard tourné vers le même horizon, dans l’écoute, la prière et la recherche du bien commun ? Nous pouvons être témoins ici à Avignon de la pertinence de cette démarche si nous acceptons d’être les acteurs de la synodalité ici au Sacré Cœur, en acceptant de nous laisser déplacer, en étant ouvert au souffle de l’Esprit qui veut parler et agir à travers chaque baptisé.
Père Pascal Molemb Emock, curé